Il dit de son style artistique qu'il n'est "pas vraiment défini" et pourtant! Difficile de ne pas reconnaître le caractère des créations de l'artiste Thodé qui admet sa singularité, "la seule chose que je cultive." Cocktail d'influences modernes et contemporaines, tribales, "pop", expressionnistes à néo-expressionnistes, les oeuvres de cet architecte de métier constituent à n'en pas douter des pièces remarquables...
Titre de l'oeuvre : "C'est à moi"
Dans la vie de tous les jours, Thodé est architecte et s'appelle Yohann Barlafante. Son pseudonyme d'artiste est un hommage à sa famille italienne, le diminutif du nom de jeune fille de sa maman, Todeschini. C'est peut-être de là que vient l'exubérance des oeuvres de l'artiste. "Ma vision des choses se nourrit de beaucoup d'influences : alchimique, latino-américaine, religion, références à l'actualité et l'histoire de l'art " nous livre Thodé. C'est paradoxalement ce qui rend ses oeuvres si uniques. Thodé ne veut s'inscrire dans aucune forme d'académisme ni répondre au diktat pour vendre d'un certain marché de l'art.
Son voyage initiatique au Costa Rica en 1999 est déterminant dans la démarche de l'artiste qui peindra alors "de manière soutenue". En effet, une certaine frénésie émane des toiles de l'artiste - dans le trait, les couleurs, l'accumulation, les symboles... On le voit dans sa série "Deus Ex Machina" ou encore "La nef des Fous".
Des créations compulsives ... à l'apaisement.
"Mes peintures étaient souvent pulsionnelles , conflictuelles, nourries d'une énergie de la dualité" . Thodé nous concède produire de manière compulsive et confie que la peinture exerce une fonction cathartique sur lui : "La peinture a longtemps été l'unique manière que j'avais trouvé pour rentrer en résonance avec une partie plus intérieure!"
"Le dessin m'a permis de me pacifier intérieurement."
Si la peinture a été la technique majeure de l'artiste durant 15 ans parallèlement à son métier d'architecte, le dessin est venu bien plus tard et semblent réconcilier les dissonances de Thodé. "J'ai longtemps hésité entre la peinture et l'architecture comme si je devais faire un choix (...) Le dessin m'a permis d'entrevoir une forme d'apaisement, de réunion, de syntonisation entre l'intérieur et l'extérieur. de me pacifier intérieurement."
Dans la série "Cosmic Love", la fragilité et la solitude humaines se devinent derrière la nonchalance apparente de ses personnages. "Dessiner me permet d'exprimer des sujets que la parole rendrait un peu plats ou un peu cliché. Il me permet des subtilités que le discours ne m'autorise pas!"
L'artiste se voit désormais comme "un dessinateur faisant de l'art, de l'architecture, de la peinture, de l'aquarelle, de la pastels ,du posca... . (...) Le dessin est la technique qui me fait progresser sur le long chemin de l'expérience et de la connaissance toute discipline confondue" nous dit-il. On ne peut s'empêcher ici de penser à l'artiste et architecte autrichien Friedensreich Hundertwasser...
"Chez moi, le processus de création est souvent douloureux"
Terre Inconnue...
En 2014, Thodé tente l'agrégation, d'arts plastiques à Tahiti . "On était trois ! Je ne l'ai pas eu" déclare-t-il avec un certain détachement - bien qu'il ait eu une note tout à fait louable à l'épreuve de dessin. La troisième épreuve était une création sur un sujet sur format raisin (50X65 cm) : "Je l'ai réalisée aux feutres noirs" un parti pris ambitieux. "Après j'ai tout simplement voulu continuer", ce qui a donné naissance à l'exposition d'une série d'oeuvre en noir et blanc "TERRA INCOGNITA" .
"Mon processus de création se met en marche lorsqu'une sorte d'énigme apparaît dans ma vie, une question que le mental, le quotidien ne parviennent pas à résoudre ; souvent, la quête de sens dans ce bas-monde... Chez moi le processus est souvent douloureux. "
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Pour aller plus loin :
> Aller sur la page de l'artiste
> Quelques réalisation de l'architecte :
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